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Lucie

lundi 8 novembre 2010, par BOUVET Olivier

Lucie nous raconte avec talent la journée du jeune Clovis.

Après une longue nuit de prière, Clovis sortit de la chapelle et se rendit dans le grand hall du roi. Il salua son père et alla jusqu’à l’écurie.

- Bonjour, palefrenier !
- Bonjour, mon seigneur ! s’exclama un homme en se courbant devant Clovis.
- Je ne suis pas le seigneur mais son fils. Et j’ai besoin de ma monture.
- Tout de suite monsieur.

Il revint quelques minutes plus tard avec un beau cheval, sellé, qu’il tenait par la bride. Clovis le monta et quitta l’enceinte du château. Il se dirigea vers l’église pour assister à la messe. Une fois qu’elle fut terminée, le jeune homme rentra et alla dans sa chambre pour se préparer.

L’heure était venue pour lui de devenir chevalier. La cérémonie serait magnifique. Après avoir prêté serment, un repas serait donné en son honneur. Ce jour était très important pour le roi car c’était ce jour précisément que son fils aîné, futur seigneur, deviendrait un combattant capable d’offrir sa vie pour protéger le peuple. Clovis était fier de se qu’il allait devenir.

Il revêtit l’armure que son père lui avait offert : sa cotte de mailles, le haubert qu’il recouvrit de plaques d’acier, destiné, en temps de guerre, à le protéger. L’ensemble pesait vingt kilogrammes, mais il ne devait montrer aucune faiblesse. Puis il se dirigea vers la salle où il devait être adoubé. Il entra et s’agenouilla devant son roi en signe de respect et de soumission. En présence d’une assistance attentive, il prêta le serment du chevalier. Il s’engagea à ne servir que des causes justes et nobles. Il reçut ensuite ses armes des mains de son parrain. Celui-ci lui donna la paumée. Puis, le jeune homme monta sur son destrier sans toucher les étriers, prouvant ainsi sa grande force et son adresse. Il s’élança au galop contre une quintaine qu’il renversa. Les invités applaudirent : Clovis était chevalier !

Les trompettes sonnèrent, annonçant l’heure du repas. De délicieux et copieux plats furent apportés à la table du roi. Le festin, très riche en viandes fraîchement rapportées de la chasse et très épicées, fut accompagné de vin chaud. Les musiciens nomades, acrobates, jongleurs et bouffons vinrent distraire le seigneur et ses invités. A la fin du déjeuner, hommes et femmes dansèrent la farandole sur la musique des ménestrels. Clovis invita sa future épouse, fille d’un duc, ami de son père.

La fête se prolongea jusqu’au milieu d’après-midi. Une fois les invités partis, les chevaliers décidèrent d’aller chasser. Clovis les accompagna. La chasse à courre se pratiquait en repérant et en poursuivant un animal à cheval avec une meute de chiens. Quand la bête était cernée ou affaiblie, on la mettait à mort avec un épieux, une dague, une lance ou une épée pour les sangliers.

Les chevaliers galopèrent jusqu’à la forêt. Ils s’y engagèrent discrètement pour ne pas effrayer les animaux. Clovis vit un mouvement derrière les arbres. Il talonna sa monture, suivi des deux autres chevaliers et des trois chiens. Il aperçut, à cinq mètres de lui, un cerf adulte, majestueux, broutant l’herbe. Clovis mit pied à terre avança à pas de velours jusqu’au cerf. Une branche craqua. L’animal releva vivement la tête et tendit l’oreille. Les chevaliers ne bougeaient plus. Ils osaient à peine respirer. Le cerf, constatant que rien n’était anormal, continua de brouter. Mais un chien jappa, effrayant alors l’animal qui, prit de peur, se précipita à travers la forêt. Clovis s’élança à sa poursuite, aussitôt suivi des chevaliers et des chiens. La course dura une trentaine de minutes. La bête, épuisée, sans défense, s’arrêta et Clovis la tua à coup d’épieu. Les chevaliers félicitèrent le nouveau venu et tous rentrèrent au château. Clovis alla se purifier dans la salle de bain. Les trompettes résonnèrent à travers les murs du château, annonçant le dîner. Le jeune chevalier se dirigea vers la table du roi.

- Mon fils, je suis fier de toi ! Dès demain, sois sûr que nous savourerons ce magnifique cerf que tu nous as rapporté !

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